vendredi 22 novembre 2019

Facebook, Google et menaces aux droits de la personne


Amnistie Internationale vient de publier un rapport intitulé « Surveillance Giants : How the Business Model of Google and Facebook Threatons Human Rights ». Voici ma propre traduction du résumé :
Google et Facebook connectent la planète et offrent des services cruciaux à des milliards de personnes. Pour participer de façon significative à la société et l’économie d’aujourd’hui, et concrétiser leurs droits, les gens comptent sur l’Internet et sur les outils que Facebook et Google offrent. Mais les plateformes de Facebook et Google ont un coût systémique. Le modèle d’affaire de ces entreprises, basé sur la surveillance, est fondamentalement incompatible avec le droit à la vie privée et constitue une menace à la liberté d’opinion et de parole, à la liberté de penser et le droit à l’égalité et à la non-discrimination.

samedi 16 novembre 2019

Le déclin des populations d'insectes se confirme

(Source : Wikimedia commons)
Depuis plusieurs années, on soupçonne que le taux d’extinction des insectes dépasse de loin celui des vertébrés et des plantes. En 2017, des entomologistes amateurs ont publié les résultats de 27 ans de recensement des populations d’insectes dans certaines régions d’Allemagne et concluaient qu’elles avaient décliné de 75 %. Le 30 octobre dernier, des chercheurs ont publié dans la revue Nature les résultats de 10 ans d’enquête dans 3 régions de l’Allemagne. Ces résultats indiquent un déclin marqué de l’abondance et de la biodiversité chez les insectes, autant dans les forêts que les prairies. Les causes exactes de ce déclin ne sont pas connues, mais on pointe en particulier du côté des pesticides. Rien ne porte à croire que cette situation se limite à l’Allemagne. Par contre, ce type d’enquête de suivi des populations d’insecte est rare, parce que très chère (et longue, évidemment). À la lumière de ces résultats, on peut espérer que d’autres projets du genre verront le jour. Quand on considère le rôle central que jouent les insectes dans les écosystèmes terrestres, il y a de quoi s’inquiéter un peu.

mardi 12 novembre 2019

Il fait chaud dans le frigo, prise 2

Réfrigérateurs en attente de vaorisation chez PureSphera

Il y a quelques semaines, je publiais une note sur l’absence d’un régime de redevances (écofrais) pour financer un système de récupération des réfrigérateurs. Le problème est que les frigos simplement envoyés à la ferraille laissent échapper des tonnes de gaz à effet de serre, sous forme d’halocarbures (on parle pour le Québec d’une quantité supérieure à 200 000 tonnes de GES éq. CO2 par année). Pourtant, la technologie pour récupérer ces halocarbures existe au Québec. Rappelons aussi que selon le projet Drawdown, une bonne gestion des gaz réfrigérants serait, globalement, la solution la plus efficace de réduire les émissions de GES.


Au début novembre, le gouvernement de M. Legault, a finalement décidé de forcer les producteurs de réfrigérateurs (et autres gros électroménagers) à récupérer et à mettre en valeur leurs produits en fin de vie utile. L’annonce de Recyc-Québec souligne qu’on soumet ainsi ces producteurs à la REP (responsabilité étendue des producteurs). Paradoxalement, on souligne que cette mesure coûtera 90 M$ au gouvernement du Québec, qui souhaite « réduire les impacts économiques de cette mesure sur les consommateurs ». Drôle de REP quand c’est le gouvernement (c’est-à-dire les contribuables) qui paye. On mentionne aussi que les entreprises auront droit à des crédits d’émission compensatoires (dans le cadre du marché du carbone) pour leur bonne gestion des halocarbures. Subvention d’un côté, crédit d’émission de l’autre. On peut se demander si les entreprises ne se retrouveront pas à manger à deux râteliers. Enfin, ça demeure une bonne nouvelle…

Plus de 11 000 chercheurs signent une lettre ouverte ouverte déclarant une urgence climatique

Portrait, en données, de l'urgence climatique (Source)
Pour ceux qui auraient raté la nouvelle, un groupe de plus 11 000 chercheurs ont signé une lettre ouverte dans la revue BioScience déclarant un état d'urgence climatique.

Scientists have a moral obligation to clearly warn humanity of any catastrophic threat and to “tell it like it is.” On the basis of this obligation and the graphical indicators presented below, we declare, with more than 11,000 scientist signatories from around the world, clearly and unequivocally that planet Earth is facing a climate emergency.

La lettre dresse, à partir des données scientifiques disponibles, un portait qui donne vraiment à réfléchir.

lundi 4 novembre 2019

San Francisco ferme une artère commerciale importante la circulation automobile

Market Street, San Francisco, vue de Twin Peaks
(Sources : Wikimedia Commons)

Le CA de la Municipal transportation agency de San Francisco a récemment voté, à l’unanimité, pour interdire la circulation automobile sur plus de 3 km d’une de ses artères commerciales principales, Market Street. Le projet Better Market Street vise à créer un environnement plus sain, plus accueillant et plus sécuritaire. Signe des temps, il semble avoir l’aval de toutes les parties prenantes, y compris les milieux d’affaires. Les autobus, tramways et taxis pourront continuer à utiliser cette rue, alors que les voitures pourront la croiser aux intersections. Une autre victoire pour le mouvement de « dévoiturisation » des environnements urbains.

dimanche 3 novembre 2019

Combustibles fossiles en Alberta : les coûts astronomiques du nettoyage

Installations de Suncor en Alberta
(jasonwoodhead23 - Suncor 2018, CC BY 2.0, Lien )
C’est une nouvelle qui est passée un peu inaperçue l’an dernier, mais qui mérite un peu plus d’attention. En 2018, un rapport interne de l’Agence de réglementation de l’énergie de l’Alberta (Alberta Energy Regulator) publiait un rapport qui concluait que le coût de la restauration des sites d’exploitation de combustibles fossiles pourrait atteindre 260 milliards de dollars, au lieu des 57,8 G$ annoncés publiquement. Et de cette somme, seulement 1,6 G$ auraient été mis de côté par l’industrie pour ces travaux. Un problème particulièrement coûteux est celui de la réhabilitation des bassins de décantation qui stockent les effluents liquides du processus d’extraction du pétrole des sables bitumineux. On pointe du doigt une déficience des règlements encadrant les dépôts de garantie que doivent faire les pétrolières et les minières pour s’assurer que l’argent nécessaire sera disponible pour la réhabilitation. Il s’agit d’un risque financier très important pour le public canadien si jamais il s’avérait que les entreprises pétrolières étaient incapables (ou refusent) de faire face à leurs obligations (au Canada, une entreprise qui fait faillite est libérée de toutes responsabilités concernant les dégâts environnementaux qu’elle a créés).

vendredi 1 novembre 2019

Le Washington Post sur les impacts des changements climatiques aux Iles-de-la-Madeleine




Les effets de l'érosion aux Iles-de-la-Madeleine
(Source : Bonnie Jo Mount, Washington Post)
Un article du Washington Post sur les conséquences des changements climatiques aux Iles-de-la Madeleine. Avec une augmentation de la température de 2,3 degrés Celsius depuis la fin du 19e siècle, l'archipel fait face à une série de problèmes sérieux, dont une érosion qui ne cesse d'accélérer.


mardi 15 octobre 2019

Le monte-plat : une métaphore pour notre société de consommation?

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Par Dsdugan -  CC0Lien

On dit que Thomas Jefferson aurait inventé le monte-plat et le passe-plat « rotatif » pour sa résidence à Monticello. Ces appareils étaient non seulement pratiques, mais permettaient aussi à Jefferson de soustraire à la vue de ses invités les nombreux esclaves qui avaient préparé leur repas. Le bédéiste Stuart McMillen reprend cette histoire et dresse un parallèle avec notre système de production et de consommation mondial. Beaucoup de choses se cachent derrière les beaux bidules rutilants qu’on nous présente sur les étalages des commerces (où les pages d’Amazon) : exploitations des travailleurs, destruction des écosystèmes, surconsommation, etc.. La distance croissante entre ceux qui produisent  et ceux qui achètent fait en sorte que ces phénomènes sont soustraits à nos aux yeux de consommateurs et ne viennent pas entacher le plaisir, si éphémère, que nous procure nos nouvelles « bébelles ». Le consommateur doit activement chercher à voir se qu’on lui cache, nous enjoint McMillen. C’est vrai que l’information est de plus en plus disponible, parfois même surabondante pour ceux qui se donnent la peine et que de plus en plus de choix « éthiques » s’offrent à nous. Mais certains soulignent que les consommateurs ont le dos peut-être un peu large.

vendredi 11 octobre 2019

Interdiction de la reconnaissance faciale pour les policiers en Califonie

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Source : Wikimedia commons
Après plusieurs villes américaines, c’est au tour de la Californie d’interdire l’utilisation de la reconnaissance faciale par les forces policières. Cette interdiction ne porte par contre que sur les caméras d’intervention (body cams). L’utilisation de la reconnaissance faciale par la police soulève plusieurs enjeux. Il y a évidemment des questions liées à la protection de la vie privée, mais on souligne aussi que la technologie n’est pas très fiable et génère beaucoup d’identifications erronées (faux positifs), surtout chez les femmes, les jeunes et les minorités visibles. En août, l’ACLU a fait la démonstration de ce problème en utilisant le système de reconnaissance faciale d’Amazon sur les photos de 120 législateurs californiens. 26 d’entre eux ont été erronément « reconnus » comme  des délinquants fichés par la police.

Du côté de Montréal,  à la suite d’une demande de moratoire, le conseil municipal a demandé à la Commission de la sécurité publique d’étudier la question de l’utilisation de la reconnaissance faciale par les policiers et d’émettre des recommandations.

(Merci à Michel Lejeune de m'avoir mis sur cette piste).

jeudi 10 octobre 2019

La théorie de l'évolution des espèces n'est pas un bon modèle pour le développement des technologies

Evolution of man and technology
Source : Wikimedia commons

 Le développement des technologies est-il un phénomène naturel, comme l’évolution des espèces? C’est un argument que l’on entend souvent, surtout de la part de ceux qui participent à ce développement (ou en profitent), surtout lorsqu’ils ont à défendre leurs actions. Cette forme de déterminisme technologique ne tient pas la route, nous rappelle Rose Eveleth dans Vox :
Technologists’ desire to make a parallel to evolution is flawed at its very foundation. Evolution is driven by random mutation — mistakes, not plans. (And while some inventions may indeed be the result of mishaps, the decision of a company to patent, produce, and market those inventions is not.) Evolution doesn’t have meetings about the market, the environment, the customer base. Evolution doesn’t patent things or do focus groups. Evolution doesn’t spend millions of dollars lobbying Congress to ensure that its plans go unfettered.
Le danger de cet argument est évidemment de nous faire croire que les changements technologiques, à défaut d’être toujours positifs, sont inévitables et qu’il serait inutile de s’y opposer (comme nous le rappelaient si bien les Borg dans Star Trek).

mercredi 9 octobre 2019

La grève de 1936-37 et les débuts d'United Auto Workers

Les ouvriers en grève 
chez GM (Wikimedia
Commons)
Alors que la grève des travailleurs de GM en est à son 24ejour, faisons un retour sur l’événement qui a fait de l’UAW (United Auto Workers) une puissance syndicale : la grève d’occupation chez GM à Flint, au Michigan, en 1936-37. À l’époque, l’UAW est un petit syndicat nouvellement créé qui ne fait l’objet d’aucune reconnaissance de la part de GM. À la fin de 1936, les ouvriers de GM à Flint déclarent la grève et occupent les installations de la compagnie. Après un conflit mouvementé de plusieurs semaines, GM et le syndicat parviennent à un accord qui ne comporte qu’un seul élément : la reconnaissance de l’UAW comme négociateur exclusif auprès de GM pour ses membres. C’est une des grandes victoires du mouvement syndical aux États-Unis. Un balado de l’excellente émission Planet Money (ci-dessous) dresse les grandes lignes de cet événement.


jeudi 26 septembre 2019

Le climat mondial 2015-2019

Source : World Meteorological Organization (2019).
 The Global Climate 2015-2019. WMO : Genève
Un rapport publié le 22 septembre par l’Organisation météorologique mondiale (en collaboration avec d’autres organisations climatologiques) dresse un portrait plutôt inquiétant de la situation climatique. Parmi les conclusions, on rapporte que « [l]a température moyenne mondiale de la période 2015–2019 devrait être la plus élevée jamais enregistrée toutes périodes équivalentes confondues ». La réduction des glaces de mer (la banque arctique en particulier) et des masses glaciaires continue à un rythme accéléré. Le niveau de la mer monte à un rythme de plus en plus rapide, tout comme le taux de croissance du CO . Autrement, on ne confirme peut-être pas les pires scénarios, mais il est clair que les raisons d’être optimiste commencent à être très minces. Une présentation graphique des principales conclusions est disponible ici.

(Merci à Michel Lejeune pour cette suggestion)

vendredi 20 septembre 2019

Chute importante des populations d'oiseaux aux États-Unis et au Canada

Un oriole de Baltimore (Laura GoochBaltimore 
Oriole_6515CC BY-SA 2.0, Lien)
Selon un article publié hier dans la revue Science, les populations d'oiseaux ont chuté d'environ 25% aux États-Unis et au Canada depuis 1970 (une perte de 3 milliards d'individus). Cette étude repose une synthèse de données recensement  ainsi que sur l'imagerie radar. La perte d'habitat serait une des causes principales de cette situation. Il y par contre certaines bonnes nouvelles. La population d'oiseaux de proie a triplé durant la même période, particulièrement grâce à l'interdiction du DDT, et la population des oiseaux aquatiques a augmenté de 50% , grâce aux efforts de protection des milieux humides. Un résumé de l'étude est disponible ici.



lundi 16 septembre 2019

Taylorisme numérique et résistance chez Amazon

Les entrepôts d’Amazon sont tristement célèbres pour les formes de contrôle déshumanisant et de surveillance constante auxquels sont soumis ses travailleurs. Un exemple parfait de Taylorisme numérique. Un environnement désagréable, mais aussi apparemment dangereux.

Dans un tel contexte, on imagine que la marge de manœuvre des travailleurs est réduite à néant. Malgré tout, selon cet article de Sam Adler-Bell, certains travailleurs d’entrepôt trouvent le moyen de rappeler à leur employeur qu’ils sont humains par divers actes de résistance qui mettent un peu de sable dans l’engrenage. Malheureusement, l’acte de résistance ultime, la démission, est une victoire à la Pyrrhus, dans la mesure où Amazon ne semble pas avoir de difficulté de recrutement dans les communautés où elle s’installe.

L'effet de la gratuité sur l’utilisation des transport communs

À Dunkerque, dans le nord de la France, l'autobus est gratuit pour tous les usagers depuis le 1er septembre 2018. Une enquête sur l'effet de cette gratuité indique une augmentation de 50% des usagers. De plus, 48% de ces nouveaux usagers disent avoir délaissé la voiture. Ces résultats s'explique aussi en partie par l'amélioration de l'offre, dont la mise en service de 5 lignes à haute fréquence. Un synthèse des résultats de l'enquête est disponible.

mercredi 21 août 2019

Il fait chaud dans le frigo


Source : Wikimedia Common
Une source importante (et insoupçonnée) de gaz à effet de serre au Québec est notre bon vieux frigo quand on le met au rebut. Selon cet article de la Presse, les GES qu'il contient (sous forme de fluorocarbone) correspondent à un aller-retour Montréal-Paris en avion. Malheureusement, la façon dont les réfrigérateurs sont « ferraillés » au Québec fait en sorte que la très grande majorité de ces GES s’échappe éventuellement dans l’atmosphère. Le gouvernement Couillard avait comme plan de soumettre ces électroménagers au programme de responsabilité élargie des producteurs (REP), forçant ainsi les manufacturiers/distributeurs à mettre en place un système de récupération et recyclage (incluant la capture des GES).  Il avait même investi dans l’entreprise Puresphera afin qu’elle s’équipe des systèmes nécessaires à la récupération des GES. Les frais de recyclage sont estimés à 60 $ par appareil. Suite à ce qui semble être les pressions des détaillants d’électroménagers, le gouvernement Legault a mis ce projet au rancart. La ministre de l’Environnement de l’époque aurait déclaré qu’il n’était pas question « d’augmenter le fardeau pour détaillants et consommateurs ». Malheureusement, ce « fardeau » ne disparaît pas d’autant. Il est simplement transféré à quelqu’un d’autre, y compris les enfants des détaillants et consommateurs.

Mise à jour : Selon le projet Drawdown, une bonne gestion des gaz réfrigérants serait, globalement, la solution la plus efficace de réduire les émissions de GES

Six endroits où la tarification du carbone fonctionne

Six endroits où la tarification du carbone fonctionne, selon la Commission canadienne de l'écofiscalité :
  1. La Colombie-Britannique
  2. Le nord-est des États-Unis  (Regional Greenhouse Gas Initiative)
  3. La Suède
  4. Le Royaume-Uni
  5. Tokyo (le premier SPEDE municipal sur la planète)
  6. L'Union Européenne
On y soulève aussi le fait que la réduction des émissions liées au charbon se traduit aussi par des économies substantielles.

Le site de la Commission est une source importante d'information et d'analyse concernant l'écofiscalité, y compris pour les matières résiduelles.

lundi 19 août 2019

Les sceptiques sont confondus

Le fait que la planète se réchauffe sous l’effet des gaz à effet de serre émis par les humains fait l’objet d’un très large consensus dans la communauté scientifique. Malgré tout, il demeure un groupe restreint et marginal de chercheurs « sceptiques » qui tentent de proposer des explications alternatives au phénomène. Tous aussi marginaux qu’ils soient, ces travaux sont loin d’être anodins puisqu’ils alimentent le discours des climato-négationnistes. Devraient-ils être pris au sérieux? Un groupe international de climatologues a tenté de répliquer les résultats d’une trentaine de ces études « sceptiques » et conclu qu’ils étaient en général bourrés d’erreurs. Selon l’auteur principal (Rasmus Benestas) :

we specifically chose a targeted selection to find out why they got different answers, and the easiest way to do so was to select the most visible contrarian papers ... Our hypothesis was that the chosen contrarian paper was valid, and our approach was to try to falsify this hypothesis by repeating the work with a critical eye. 
If we could find flaws or weaknesses, then we would be able to explain why the results were different from the mainstream. Otherwise, the differences would be a result of genuine uncertainty.  
After all this, the conclusions were surprisingly unsurprising in my mind. The replication revealed a wide range of types of errors, shortcomings, and flaws involving both statistics and physics.

Benestas souligne aussi que les auteurs de ces études étaient dans l’ensemble des néophytes dans le domaine de la climatologie, ce qui explique leur manque de perspective et leur ignorance de la science établie. Ceci n’est pas surprenant puisque plusieurs chercheurs « climato-sceptiques » sont les mêmes qui ont semé le doute sur le lien entre le tabac et le cancer du poumon et se sont immiscés dans de nombreuses controverses scientifiques pour défendre les intérêts des grandes corporations.

Cet article du Guardian présente les grandes lignes de cette analyse. Un élément particulièrement intéressant qui y est soulevé est qu’aucun des auteurs étudiés n’offre la même explication pour le réchauffement de la planète et qu’ils se contredisent souvent entre eux (quand ce n’est pas eux-mêmes). Ce n’est sans doute pas très grave si l’objectif est simplement de semer le doute...

vendredi 16 août 2019

10 autobus électriques pour la STL

Autobus électriques de la STL (source : STL)
La Société de transport de Laval (STL) vient d'annoncer l'achat de 10 autobus électriques de marque New Flyer, grâce à des subventions de 9,6 millions de dollar du gouvernement fédéral et provincial. La STL s'est engagé à n'acheter que des autobus électriques à compter de 2024. De son côté, la STM continue ses essais avec des autobus électriques Novabus sur la ligne 36 (Monk). Les plans de la STM sont de passer à n'acheter que des autobus à compter de 2025. Par contre, sa stratégie de mettre à l'essai trois systèmes incompatibles entre eux a été critiquée par certains experts et pourrait, selon eux, ralentir l'atteinte de cet objectif.

mardi 6 août 2019

Vous voulez devenir un expert de l'infox (fake news)? Bad news game est pour vous!

Vous voulez devenir un expert de l’infox et de la manipulation de l’information sur les médias sociaux? Abandonnez toutes réserves morales et laissez-vous tenter par Bad News Game. Créé par un groupe de chercheurs, de journalistes et d’experts des médias, ce jeu vous apprendra à reconnaître les tactiques des marchands d’infox en vous mettant aux commandes d’un site malveillant. Offert en plusieurs langues, mais malheureusement pas encore en français.


Un moratoire sur la reconnaissance faciale à Montréal?

L’utilisation de la reconnaissance faciale pour lutter contre le crime peut sembler de prime abord intéressante, mais, selon ses critiques, cette technologie émergente n’est pas sans danger. Parmi les risques, on mentionne entre les possibilités d’abus, les atteintes à la vue privée, et surtout le fait qu’elle n’est souvent pas très fiable, particulièrement avec certaines catégories de la population comme les femmes et les minorités visibles. Elle est malgré tout utilisée par de nombreuses villes américaines. Par contre, des villes comme San Francisco, Somerville et Oakland ont récemment déclaré un moratoire sur cette technologie. Le conseiller municipal indépendant Marvin Rostrand a déposé une motion exigeant un moratoire semblable à Montréal. Celle-ci sera débattue au conseil municipal le 19 août. Une histoire à suivre...

mardi 16 juillet 2019

Voitures autonomes : pas aussi rapidement qu'on nous le promettaient

Selon cet article du NY Times, après des années d'attentes très ambitieuses, la voiture autonome serait entrée dans la phase du "gouffre des désillusions". Selon plusieurs experts, le "vrai monde" constitue un défi beaucoup plus important que prévu pour les véhicules autonomes. La révolution sera donc plutôt une lente évolution.


lundi 24 juin 2019

Érosion de la terre noire dans le sud-ouest

Le sud-ouest du Québec est responsable de 50% de la production maraîchère de la province. Selon cet article, les sols très riches qui caractérisent la région sont (terres noires) menacés de disparition d'ici quelques dizaines d'années à cause de l'érosion, l'oxydation et le compactage. À certains endroits, il y aurait jusqu'à 90% de pertes depuis les années 60. Une collaboration entre les agriculteurs et une équipe de chercheurs de l'Université Laval cherche à établir les meilleures méthodes pour conserver et restaurer ces sols.

Souvenirs de la rivière la plus polluée aux États-Unis



Un reportage photo sur la rivière Cuyahoga, à Cleveland (Ohio), longtemps considérée comme la rivière la plus polluée aux États-Unis. Elle a même pris feu à quelques occasions. À la fin des années 1960, elle est devenu un des catalystes et des symboles de la lutte pour la protection de l'environnement.

Menace à la biodiversité


Annonce du rapport de l'IPBES (Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques) qui fait état d'un taux d'extinction  des espèces vivantes sans précédent.

Les messages importants du rapport :
  • Le rapport estime qu’environ 1 million d'espèces animales et végétales sont aujourd'hui menacées d'extinction, notamment au cours des prochaines décennies, ce qui n’a jamais eu lieu auparavant dans l'histoire de l’humanité.
  • Les trois quarts de l'environnement terrestre et environ 66 % du milieu marin ont été significativement modifiés par l’action humaine. En moyenne, ces tendances ont été moins graves ou évitées dans les zones qui appartiennent à ou sont gérées par des peuples autochtones et des communautés locales.
  • Plus d'un tiers de la surface terrestre du monde et près de 75 % des ressources en eau douce sont maintenant destinées à l’agriculture ou à l’élevage.
  • La valeur de la production agricole a augmenté d'environ 300 % depuis 1970, la récolte de bois brut a augmenté de 45 % et environ 60 milliards de tonnes de ressources renouvelables et non renouvelables sont maintenant extraites chaque année dans le monde  - quantité qui a presque doublé depuis 1980.
  • La dégradation des sols a réduit de 23 % la productivité de l’ensemble de la  surface terrestre mondiale ; une partie de la production agricole annuelle mondiale, d’une valeur marchande pouvant atteindre 577 milliards de dollars US, est confrontée au risque de disparition des pollinisateurs et de 100 à 300 millions de personnes sont exposées à un risque accru d'inondations et d’ouragans en raison de la perte d'habitats côtiers et de leur protection.
  • En 2015, 33 % des stocks de poissons marins ont été exploités à des niveaux non durable ; 60 % l’ont été au niveau maximum de pêche durable, et seulement 7 % à un niveau inférieur à celui estimé comme étant durable.
  • Les zones urbaines ont plus que doublé depuis 1992.
  • La pollution par les plastiques a été multipliée par dix depuis 1980 ; environ 300-400 millions de tonnes de métaux lourds, solvants, boues toxiques et autres déchets issus des sites industriels sont déversés chaque année dans les eaux du monde, et les engrais qui arrivent dans les écosystèmes côtiers ont produit plus de 400 « zones mortes» dans les océans, ce qui représente environ 245.000 km2, soit une superficie totale plus grande que le Royaume-Uni.
  • Les tendances négatives de la nature continueront jusqu’en 2050 et au-delà, dans tous les scénarios politiques explorés dans le rapport, sauf dans ceux qui proposent un changement transformateur – cela en raison de l’impact qu’aura l'augmentation du changement d’usage des terres, l'exploitation de certains organismes et le changement climatique, toutefois avec des différences significatives selon les régions.

mercredi 8 mai 2019

Le Commissariat à la protection de la vie privée : rapport sur Facebook


Le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada a publié son enquête sur Facebook, entamée dans la foulée des révélations de l'affaire Cambridge Analytica. Le cas concerne l'application tierce  "This is your Digital Life" qui collectaient les données des utilisateurs et de leurs "amis" sans aucun consentement explicite. Conclusion : ne compter pas sur Facebook pour protéger les informations que vous y mettez.

Lien vers le rapport d'enquête

lundi 15 avril 2019

Les employés d'Amazon signent une lettre ouverte pour que l'entreprise prennent ses responsabilités dans la lutte aux changements climatiques

Parmi les multiples parties prenantes susceptibles d'affecter le comportement des entreprises on trouve les employés. Exemple : plus de 6000 employés d'Amazon ont signé une lettre ouverte à Jeff Bezos et au conseil d'administration d'Amazon demandant que l'entreprise prennent ses responsabilités dans la lutte aux changements climatiques.

L'idéologie sociale de la bagnole

Un essai d'André Gorz, datant de 1973, mais toujours d'actualité.

L’automobile offre l’exemple contradictoire d’un objet de luxe qui a été dévalorisé par sa propre diffusion

Évaluer les écosystèmes à leur juste valeur

Une étude publié en janvier 2019 dans le cadre de la controverse sur l'avenir du Mont Kaaikop nous offre un bon exemple du recours au concept de service écosystémique. Résumée de cette étude intitulé La valeur économique des écosystèmes du Mont-Kaaikop :

Cette étude présente la théorie, la méthodologie et les résultats d’une démarche visant à faire une première évaluation des services écosystémiques (SE) fournis par la biodiversité et les écosystèmes présents sur le territoire du Mont-Kaaikop dans la région des Laurentides. En utilisant le cadre de référence du Millenium Ecosystem Assessment, nous avons retenu six SE fournis par les écosystèmes du territoire cible pour fins d’analyse, soit les services de production de produits forestiers ligneux, de régulation du climat global par la séquestration et le stockage du carbone, d’habitat pour la biodiversité, d’activités récréotouristiques, de valeur esthétique et de valeurs culturelles autochtones.