samedi 15 janvier 2022

Revue de presse en vrac -- 15 janvier 2022

 Voici quelques articles qui ont attiré nmon attention dans la dernière semaine :

lundi 10 janvier 2022

De grandes entreprises s'associent pour lutter contre les biais algorithmiques en embauche


Logo de la Data & Trust Alliance (source)

Il y a quelques années déjà, des spécialistes de l'intelligence artificielle par apprentissage profond chez Amazon ont développé un système pour classer automatiquement les candidatures reçues pour les postes à combler dans l'entreprise. Rapidement, on s'est rendu compte que le système avait un biais systématique contre les femmes. Le système avait été entrainé avec des CV reçus par l'entrepise sur une période de 10 ans. Or, le personnel d'Amazon (comme beaucoup d'autre entreprises de haute technologie) est dominé par les hommes. L'algorithme avait "appris" que les femmes étaient moins désirables et pénalisait sytématiquement les candidatures qui contenait le mot "femme", ou même celles de candidates provenant d'universités  réservées  exclusivement aux femmes. Des corrections ont été apportés à l'algorithme, mais jugeant qu'il n'était pas possible de s'assurer de l'absence de discrimination, Amazon l'a finalement abandonné.

Cet incident illustre bien les écueils potentiel du recours à l'IA et aux systèmes décisionnels automatisés en embauche. Ces écueils ne sont pas suffisants pour que les entreprises abandonnent ce filon prometteur et des systèmes d'IA sont de plus en plus en plus utlisés par de nombreuses entrerprises pour classer et évaluer les candidatures reçues. En réponse à ce problème, une vingtaine de grandes entreprises se sont associées pour créer la Data and Trust Alliance. Cette organisation est dévouée à prévenir la discrimination et au biais dans les processus d'embauche, particulièrement par la création d'un programmes d'évaluation des algorithmes utlisés dans ces processus. On peut voir dans ce gest un signe de bonne volonté, mais aussi un désir de prévénir de couteuses poursuites pour discrimination, Ajoutons à cela, sans doute, une volonté de la part de l'industrie démontrer sa capacité à s'autoréguler alors que différents gouvernements signalent leur intention d'intervenir, au besoun.


jeudi 6 janvier 2022

Pourquoi la construction n'est-elle pas mécanisée ?

© Tomas Castelazo, www.tomascastelazo.com / Wikimedia Commons

L'agriculture et le monde manufacturier ont connu des gains énormes de productivité grâce à mécanisation. Pourquoi la construction n'a-t-elle pas profitée de ce phénomène? Brian Potter explore cette question dans un texte très intéressant sur la nature de la mécanisation du travail et sur ce qui distingue le travail de construction. Le noeud du problème, il s'avère, est dans la nature des mouvements et la disponibilité de l'information. En boni : "où sont les robots-maçons?"  Et "les humains se débrouillent mieux avec les vis que les robots".

mardi 4 janvier 2022

Hyundai cesse le développement de moteur à combustion interne

Source : Wikimedia Commons

Le fabricant d'automobile coréen Hyundia a annoncé récemment qu'il cessait tous ses efforts de développement de moteurs à combustoin interne afin de concentrer ses efforts sur le développement de véhicules électriques.

dimanche 2 janvier 2022

Le taux de fertilité en Inde est maintenant sous le niveau de remplacement de la population


Source : Wikimedia Commons

Une bonne nouvelle démographique pour commencer l'année. Le taux de fertilité (le nombre d'enfant par femme) en Inde est maintenant sous le niveau de remplacement (2,1). Ce taux a été atteint plus rapidement prévu, et le pic de population en Inde pourrait être atteint une décennie plus tôt que prévu (vers 2050 au lieu de 2060), avec une population de 1,6 milliards (au lieu de 1,7 milliards).



L'histoire du plomb dans l'essence et le dilemme du contrôle


Source : Wikimedia Commons

Les stations-service en Algérie ont cessé de vendre de l’essence avec du plomb en aout 2021, marquant la fin de l’utilisation de cet élément (sous forme de tétraéthyle de plomb) comme additif pour améliorer la performance des moteurs à combustion interne. Comment expliquer qu’on ait pu ainsi permettre, pendant des décennies, l’émission de millions de tonnes de cet élément fortement neurotoxique dans l’atmosphère ? Comme l’explique Bill Kovari, la toxicité du plomb était déjà bien connue lorsque General Motors et la Standard OIl l’ont introduit comme additif à l’essence au début des années 1920. Les experts en santé publique ont immédiatement tiré la sonnette d’alarme, mais ne faisaient de toute évidence pas le poids devant une industrie très puissante qui refusait de considérer toute alternative au plomb comme agent antidétonant.

On pourrait voir dans l’histoire du plomb dans l’essence une illustration du dilemme du contrôle, une thèse élaborée par David Collinridge (1980). Selon Collingridge, le contrôle social des technologies souffre d’un double problème. Le premier en est un d’information : les impacts d’une technologie sont difficiles à prédire et ne se matérialisent que lorsqu’elle est très développée et largement diffusée. Le deuxième en est un de pouvoir : une technologie largement diffusée est difficile à changer ou contrôler parce qu’elle est liée à des intérêts bien « ancrés ». Pourtant dans le cas du tétraéthyle de plomb, toute l’évidence nécessaire sur la toxicité du produit était disponible dès sa création. Contrairement à ce que semble sous-entendre Collingridge, le problème de l’information n’est pas qu’une question de combler une absence de savoir ou connaissance. Quand des acteurs sociaux puissants s’acharnent à nier ou miner toute forme d’évidence qui va à l’encontre de leurs intérêts, le problème de l’information est aussi un problème de pouvoir.

Collingridge, D. (1980). The social control of technology. New York : St. Martin’s Press.