vendredi 22 novembre 2019

Facebook, Google et menaces aux droits de la personne


Amnistie Internationale vient de publier un rapport intitulé « Surveillance Giants : How the Business Model of Google and Facebook Threatons Human Rights ». Voici ma propre traduction du résumé :
Google et Facebook connectent la planète et offrent des services cruciaux à des milliards de personnes. Pour participer de façon significative à la société et l’économie d’aujourd’hui, et concrétiser leurs droits, les gens comptent sur l’Internet et sur les outils que Facebook et Google offrent. Mais les plateformes de Facebook et Google ont un coût systémique. Le modèle d’affaire de ces entreprises, basé sur la surveillance, est fondamentalement incompatible avec le droit à la vie privée et constitue une menace à la liberté d’opinion et de parole, à la liberté de penser et le droit à l’égalité et à la non-discrimination.

samedi 16 novembre 2019

Le déclin des populations d'insectes se confirme

(Source : Wikimedia commons)
Depuis plusieurs années, on soupçonne que le taux d’extinction des insectes dépasse de loin celui des vertébrés et des plantes. En 2017, des entomologistes amateurs ont publié les résultats de 27 ans de recensement des populations d’insectes dans certaines régions d’Allemagne et concluaient qu’elles avaient décliné de 75 %. Le 30 octobre dernier, des chercheurs ont publié dans la revue Nature les résultats de 10 ans d’enquête dans 3 régions de l’Allemagne. Ces résultats indiquent un déclin marqué de l’abondance et de la biodiversité chez les insectes, autant dans les forêts que les prairies. Les causes exactes de ce déclin ne sont pas connues, mais on pointe en particulier du côté des pesticides. Rien ne porte à croire que cette situation se limite à l’Allemagne. Par contre, ce type d’enquête de suivi des populations d’insecte est rare, parce que très chère (et longue, évidemment). À la lumière de ces résultats, on peut espérer que d’autres projets du genre verront le jour. Quand on considère le rôle central que jouent les insectes dans les écosystèmes terrestres, il y a de quoi s’inquiéter un peu.

mardi 12 novembre 2019

Il fait chaud dans le frigo, prise 2

Réfrigérateurs en attente de vaorisation chez PureSphera

Il y a quelques semaines, je publiais une note sur l’absence d’un régime de redevances (écofrais) pour financer un système de récupération des réfrigérateurs. Le problème est que les frigos simplement envoyés à la ferraille laissent échapper des tonnes de gaz à effet de serre, sous forme d’halocarbures (on parle pour le Québec d’une quantité supérieure à 200 000 tonnes de GES éq. CO2 par année). Pourtant, la technologie pour récupérer ces halocarbures existe au Québec. Rappelons aussi que selon le projet Drawdown, une bonne gestion des gaz réfrigérants serait, globalement, la solution la plus efficace de réduire les émissions de GES.


Au début novembre, le gouvernement de M. Legault, a finalement décidé de forcer les producteurs de réfrigérateurs (et autres gros électroménagers) à récupérer et à mettre en valeur leurs produits en fin de vie utile. L’annonce de Recyc-Québec souligne qu’on soumet ainsi ces producteurs à la REP (responsabilité étendue des producteurs). Paradoxalement, on souligne que cette mesure coûtera 90 M$ au gouvernement du Québec, qui souhaite « réduire les impacts économiques de cette mesure sur les consommateurs ». Drôle de REP quand c’est le gouvernement (c’est-à-dire les contribuables) qui paye. On mentionne aussi que les entreprises auront droit à des crédits d’émission compensatoires (dans le cadre du marché du carbone) pour leur bonne gestion des halocarbures. Subvention d’un côté, crédit d’émission de l’autre. On peut se demander si les entreprises ne se retrouveront pas à manger à deux râteliers. Enfin, ça demeure une bonne nouvelle…

Plus de 11 000 chercheurs signent une lettre ouverte ouverte déclarant une urgence climatique

Portrait, en données, de l'urgence climatique (Source)
Pour ceux qui auraient raté la nouvelle, un groupe de plus 11 000 chercheurs ont signé une lettre ouverte dans la revue BioScience déclarant un état d'urgence climatique.

Scientists have a moral obligation to clearly warn humanity of any catastrophic threat and to “tell it like it is.” On the basis of this obligation and the graphical indicators presented below, we declare, with more than 11,000 scientist signatories from around the world, clearly and unequivocally that planet Earth is facing a climate emergency.

La lettre dresse, à partir des données scientifiques disponibles, un portait qui donne vraiment à réfléchir.

lundi 4 novembre 2019

San Francisco ferme une artère commerciale importante la circulation automobile

Market Street, San Francisco, vue de Twin Peaks
(Sources : Wikimedia Commons)

Le CA de la Municipal transportation agency de San Francisco a récemment voté, à l’unanimité, pour interdire la circulation automobile sur plus de 3 km d’une de ses artères commerciales principales, Market Street. Le projet Better Market Street vise à créer un environnement plus sain, plus accueillant et plus sécuritaire. Signe des temps, il semble avoir l’aval de toutes les parties prenantes, y compris les milieux d’affaires. Les autobus, tramways et taxis pourront continuer à utiliser cette rue, alors que les voitures pourront la croiser aux intersections. Une autre victoire pour le mouvement de « dévoiturisation » des environnements urbains.

dimanche 3 novembre 2019

Combustibles fossiles en Alberta : les coûts astronomiques du nettoyage

Installations de Suncor en Alberta
(jasonwoodhead23 - Suncor 2018, CC BY 2.0, Lien )
C’est une nouvelle qui est passée un peu inaperçue l’an dernier, mais qui mérite un peu plus d’attention. En 2018, un rapport interne de l’Agence de réglementation de l’énergie de l’Alberta (Alberta Energy Regulator) publiait un rapport qui concluait que le coût de la restauration des sites d’exploitation de combustibles fossiles pourrait atteindre 260 milliards de dollars, au lieu des 57,8 G$ annoncés publiquement. Et de cette somme, seulement 1,6 G$ auraient été mis de côté par l’industrie pour ces travaux. Un problème particulièrement coûteux est celui de la réhabilitation des bassins de décantation qui stockent les effluents liquides du processus d’extraction du pétrole des sables bitumineux. On pointe du doigt une déficience des règlements encadrant les dépôts de garantie que doivent faire les pétrolières et les minières pour s’assurer que l’argent nécessaire sera disponible pour la réhabilitation. Il s’agit d’un risque financier très important pour le public canadien si jamais il s’avérait que les entreprises pétrolières étaient incapables (ou refusent) de faire face à leurs obligations (au Canada, une entreprise qui fait faillite est libérée de toutes responsabilités concernant les dégâts environnementaux qu’elle a créés).

vendredi 1 novembre 2019

Le Washington Post sur les impacts des changements climatiques aux Iles-de-la-Madeleine




Les effets de l'érosion aux Iles-de-la-Madeleine
(Source : Bonnie Jo Mount, Washington Post)
Un article du Washington Post sur les conséquences des changements climatiques aux Iles-de-la Madeleine. Avec une augmentation de la température de 2,3 degrés Celsius depuis la fin du 19e siècle, l'archipel fait face à une série de problèmes sérieux, dont une érosion qui ne cesse d'accélérer.