mercredi 21 août 2019

Il fait chaud dans le frigo


Source : Wikimedia Common
Une source importante (et insoupçonnée) de gaz à effet de serre au Québec est notre bon vieux frigo quand on le met au rebut. Selon cet article de la Presse, les GES qu'il contient (sous forme de fluorocarbone) correspondent à un aller-retour Montréal-Paris en avion. Malheureusement, la façon dont les réfrigérateurs sont « ferraillés » au Québec fait en sorte que la très grande majorité de ces GES s’échappe éventuellement dans l’atmosphère. Le gouvernement Couillard avait comme plan de soumettre ces électroménagers au programme de responsabilité élargie des producteurs (REP), forçant ainsi les manufacturiers/distributeurs à mettre en place un système de récupération et recyclage (incluant la capture des GES).  Il avait même investi dans l’entreprise Puresphera afin qu’elle s’équipe des systèmes nécessaires à la récupération des GES. Les frais de recyclage sont estimés à 60 $ par appareil. Suite à ce qui semble être les pressions des détaillants d’électroménagers, le gouvernement Legault a mis ce projet au rancart. La ministre de l’Environnement de l’époque aurait déclaré qu’il n’était pas question « d’augmenter le fardeau pour détaillants et consommateurs ». Malheureusement, ce « fardeau » ne disparaît pas d’autant. Il est simplement transféré à quelqu’un d’autre, y compris les enfants des détaillants et consommateurs.

Mise à jour : Selon le projet Drawdown, une bonne gestion des gaz réfrigérants serait, globalement, la solution la plus efficace de réduire les émissions de GES

Six endroits où la tarification du carbone fonctionne

Six endroits où la tarification du carbone fonctionne, selon la Commission canadienne de l'écofiscalité :
  1. La Colombie-Britannique
  2. Le nord-est des États-Unis  (Regional Greenhouse Gas Initiative)
  3. La Suède
  4. Le Royaume-Uni
  5. Tokyo (le premier SPEDE municipal sur la planète)
  6. L'Union Européenne
On y soulève aussi le fait que la réduction des émissions liées au charbon se traduit aussi par des économies substantielles.

Le site de la Commission est une source importante d'information et d'analyse concernant l'écofiscalité, y compris pour les matières résiduelles.

lundi 19 août 2019

Les sceptiques sont confondus

Le fait que la planète se réchauffe sous l’effet des gaz à effet de serre émis par les humains fait l’objet d’un très large consensus dans la communauté scientifique. Malgré tout, il demeure un groupe restreint et marginal de chercheurs « sceptiques » qui tentent de proposer des explications alternatives au phénomène. Tous aussi marginaux qu’ils soient, ces travaux sont loin d’être anodins puisqu’ils alimentent le discours des climato-négationnistes. Devraient-ils être pris au sérieux? Un groupe international de climatologues a tenté de répliquer les résultats d’une trentaine de ces études « sceptiques » et conclu qu’ils étaient en général bourrés d’erreurs. Selon l’auteur principal (Rasmus Benestas) :

we specifically chose a targeted selection to find out why they got different answers, and the easiest way to do so was to select the most visible contrarian papers ... Our hypothesis was that the chosen contrarian paper was valid, and our approach was to try to falsify this hypothesis by repeating the work with a critical eye. 
If we could find flaws or weaknesses, then we would be able to explain why the results were different from the mainstream. Otherwise, the differences would be a result of genuine uncertainty.  
After all this, the conclusions were surprisingly unsurprising in my mind. The replication revealed a wide range of types of errors, shortcomings, and flaws involving both statistics and physics.

Benestas souligne aussi que les auteurs de ces études étaient dans l’ensemble des néophytes dans le domaine de la climatologie, ce qui explique leur manque de perspective et leur ignorance de la science établie. Ceci n’est pas surprenant puisque plusieurs chercheurs « climato-sceptiques » sont les mêmes qui ont semé le doute sur le lien entre le tabac et le cancer du poumon et se sont immiscés dans de nombreuses controverses scientifiques pour défendre les intérêts des grandes corporations.

Cet article du Guardian présente les grandes lignes de cette analyse. Un élément particulièrement intéressant qui y est soulevé est qu’aucun des auteurs étudiés n’offre la même explication pour le réchauffement de la planète et qu’ils se contredisent souvent entre eux (quand ce n’est pas eux-mêmes). Ce n’est sans doute pas très grave si l’objectif est simplement de semer le doute...

vendredi 16 août 2019

10 autobus électriques pour la STL

Autobus électriques de la STL (source : STL)
La Société de transport de Laval (STL) vient d'annoncer l'achat de 10 autobus électriques de marque New Flyer, grâce à des subventions de 9,6 millions de dollar du gouvernement fédéral et provincial. La STL s'est engagé à n'acheter que des autobus électriques à compter de 2024. De son côté, la STM continue ses essais avec des autobus électriques Novabus sur la ligne 36 (Monk). Les plans de la STM sont de passer à n'acheter que des autobus à compter de 2025. Par contre, sa stratégie de mettre à l'essai trois systèmes incompatibles entre eux a été critiquée par certains experts et pourrait, selon eux, ralentir l'atteinte de cet objectif.

mardi 6 août 2019

Vous voulez devenir un expert de l'infox (fake news)? Bad news game est pour vous!

Vous voulez devenir un expert de l’infox et de la manipulation de l’information sur les médias sociaux? Abandonnez toutes réserves morales et laissez-vous tenter par Bad News Game. Créé par un groupe de chercheurs, de journalistes et d’experts des médias, ce jeu vous apprendra à reconnaître les tactiques des marchands d’infox en vous mettant aux commandes d’un site malveillant. Offert en plusieurs langues, mais malheureusement pas encore en français.


Un moratoire sur la reconnaissance faciale à Montréal?

L’utilisation de la reconnaissance faciale pour lutter contre le crime peut sembler de prime abord intéressante, mais, selon ses critiques, cette technologie émergente n’est pas sans danger. Parmi les risques, on mentionne entre les possibilités d’abus, les atteintes à la vue privée, et surtout le fait qu’elle n’est souvent pas très fiable, particulièrement avec certaines catégories de la population comme les femmes et les minorités visibles. Elle est malgré tout utilisée par de nombreuses villes américaines. Par contre, des villes comme San Francisco, Somerville et Oakland ont récemment déclaré un moratoire sur cette technologie. Le conseiller municipal indépendant Marvin Rostrand a déposé une motion exigeant un moratoire semblable à Montréal. Celle-ci sera débattue au conseil municipal le 19 août. Une histoire à suivre...